Séminaire inter-laboratoires de la MMSH - Images du politique et politiques de l’image en Méditerranée (2022-2023)
Photo: Collection of cameras, Friedrich Haag, 2015 @ Wikimedia Commons
Responsables scientifiques : Philippe Aldrin (Mesopolhis), Pascal Cesaro (Prism), Pierre Fournier (Mesopolhis) et Vincent Geisser (Iremam). Le séminaire inter-laboratoires de la MMSH - Images du politique et politiques de l’image en Méditerranée - IPPI Med est soutenu par la MMSH-AMU dans le cadre de la recherche transversale interdisciplinaire.
Aujourd’hui, la démarche et les techniques des Visual Studies sont installées et reconnues au sein des sciences sociales (Durand, Sebag, 2020), notamment grâce à la démocratisation des outils audiovisuels (Giglio-Jacquemot, Géhin, 2012). Néanmoins, les objets du politique n’ont été que très peu investis en France par la recherche avec l’image (Mattioli, 2007), contrairement aux domaines du travail (Festival Film et travail, revue Images du travail, travail des images, rubriques dans La nouvelle revue du travail…) ou de la vie urbaine (programme FRESH de la MRSH Caen et de la MSH Bretagne, master de sociologie visuelle et filmique d’Evry…). Parce qu’elles possèdent une tension dramatique intrinsèque, la compétition politique et l’action contestataire sont des propices à l’écriture visuelle, aussi bien de reportages que de documentaires ou de fictions. Elles ne résument pas pour autant le rapport des citoyens au politique, au pouvoir. De nouveaux travaux d’enquête avec l’image doivent être imaginés pour tenir compte de l’importance des images dans ces jeux autour de la définition de soi qui se trouve engagée dans la perception de la citoyenneté… Retrouvez l'argumentaire complet du séminaire et les séances antérieures sur le site de la MMSH
Prochaines séances
11-12 mai 2023, amphithéâtre de la MMSH, Aix-en-Provence. Effondrements urbains : images, émotions et politique à Naples et à Marseille.
Les problèmes de l’habitat touchent dramatiquement nos villes. Les effondrements d’immeubles, les mises en péril imminentes, les évacuations, les relogements sont des moments qui se prêtent particulièrement à la mise en film. Les images et les sons sont nourris par des sentiments d’horreur, poussent à la tristesse mais aussi à la colère. Ils suscitent l’indignation et la révolte contre la spéculation immobilière, contre les politiques urbaines et l’incurie, contre la corruption. Au profit de l’action publique ? Au détriment de l’analyse politique ? Le rapprochement de Naples et de Marseille ici n’est pas l’énième tentative de comparer deux contextes urbains de la Méditerranée qui sont finalement très différents. C’est plutôt l’occasion de voir comment, dans des villes traditionnellement maudites et ayant souvent endossé ce stigmate, l’écroulement d’immeubles devient une métaphore de tous les maux d’une ville. Les faits suscitent des débats étendus à forte valeur émotionnelle et renvoient celles et ceux qui y assistent par l’image et le son à l’effondrement de la ville toute entière. Quelles sont les ressources de l’écriture documentaire et de la fiction cinématographique pour introduire à la variété des acteurs impliqués au moment de rendre justice de ces situations ? Ce double séminaire IPPIMED propose de croiser le regard de chercheurs et de cinéastes sur les problèmes d’habitat et de politique du logement avec deux demi-journées de projections/ écoutes/débats.
11 mai 2023, 16h30 –19h30. Projection de Main basse sur la ville, un film de Francesco Rosi (1963), chef d’œuvre du néo-réalisme italien, suivie d’un débat introduit par Cesare Mattina (AMU, Mesopolhis) et animé par Gaël Marsaud (collectif Primitivi).
12 mai 2023, 9h30 –12h30. Projection de 3 courts-métrages réalisés par l’Association des Auteurs Réalisateurs du Sud-Est (AARSE) qui s’inscrivent dans la série Tribune ouverte Noailles. Ecoute du documentaire sonore de Mikaëla Le Meur, Sandrine Musso et Maud Saint-Lary, Autour du 5 novembre 2018, récits collectés dans le cadre du projet « Après l’effondrement ». Présentation de chroniques vidéo réalisées par le collectif Primitivi suivies d’un débat introduit par Gaël Marsaud et animé par Cesare Mattina, avec la participation de membres de l’AARSE, de Mikaëla Le Meur (LAMC) et de réalisateurs de Primitivi. À retrouver sur le site de la MMSH.
Jeudi 1er juin 2023, 16h-18h30, amphithéâtre de la MMSH, Aix-en-Provence.
Séance autour du projet de Cécile BOËX - ALLER DERRIÈRE LES IMAGES
Projet d'enquête filmique et filmée à partir de vidéos YouTube de la révolte et de la guerre en Syrie. Discutant : Thomas Pierret, chargé de recherche au CNRS et rattaché à l'IREMAM.
Cécile Boëx est maîtresse de conférences de l'EHESS, Centre d’études en sciences sociales du religieux (CéSor). Ses recherches portent sur la relation entre les images animées (fiction, amateur, documentaire) et le politique au Moyen-Orient et plus particulièrement en Syrie. Elle s’intéresse notamment à la vidéo comme outil de mobilisation collective, porteuse d’une nouvelle grammaire de l’action protestataire qui diffère radicalement des modes d’expression qui prévalaient dans le pays avant 2011. Dans cette perspective, Cécile Boëx présentera son projet de film, conçu à partir des vidéos produites et diffusées par les acteurs contestataires sur YouTube.