Soutenance de thèse d'Audrey Pluta
ED 67 - Sciences juridiques et politiques, Aix-Marseille Université
« L’ordre de la démocratie : syndicats policiers et professionnels de la « réforme » sécuritaire en Tunisie (2011-2021) »
Lundi 18 novembre 2024, 14h, Espace Philippe Séguin, 31 Avenue Jean Dalmas, Aix-en-Provence et en visioconférence sur demande. Contact pour obtenir le lien : peroline.rouillard[at]sciencespo-aix.fr, chargée de communication à MESOPOLHIS.
JURY
Amin ALLAL, chargé de recherche CERAPS / Université de Lille (Co-directeur de thèse).
Maryam BEN SALEM, maîtresse de Conférences, Université de Sousse, Tunisie (Examinatrice).
Myriam CATUSSE, directrice de recherche CNRS / IFPO (Examinatrice).
Francesco CAVATORTA, professeur à l’Université de Lava (Examinateur).
Marielle DEBOS, maîtresse de Conférences habilitée à diriger des recherches, Université Paris Nanterre (Rapporteuse).
Gilles FAVAREL-GARRIGUES, directeur de recherche CERI / Sciences-Po Paris (Rapporteur).
Éric GOBE, directeur de recherche IREMAM / Aix-Marseille-Université (Directeur de thèse).
Fabien JOBARD, directeur de recherche CESDIP (Président du jury).
Résumé de la thèse
Pilier du régime autoritaire de Ben Ali, l’institution policière en Tunisie a été travaillée par des vents à priori contraires à partir de janvier 2011 : revendications sociales et luttes syndicales par les bases et injonctions à la réforme portées par les acteurs extérieurs. Cette thèse éclaire les manières dont les modes de domination se recomposent dans un contexte où ceux-ci ont été mis à l’index, où leur légitimité a été contestée. A l’encontre d’une entreprise classificatrice des régimes politiques, elle montre les hybridations et les adaptations des rapports sociaux de coercition en contexte de sortie d’autoritarisme au sein desquels la police demeure centrale. Ma démarche a été celle d’un décloisonnement entre sociologie des institutions, de l’action publique et de la police, en suivant les acteur.ices, à travers des entretiens, répétés, entre 2017 et 2021 avec des syndicalistes policiers, des passeurs de la réforme du secteur de la sécurité ou encore des cadres du ministère de l’Intérieur. Les usages locaux des mots d’ordre participatifs au travail de police, les possibles non advenus d’une refonte du contrôle politique des forces de sécurité et les mutations des conditions socioprofessionnelles policières sont autant d’espaces d’investigation des modifications des arrangements sectoriels propres à la sécurité. « L’ordre de la démocratie » le titre de cette thèse incarne cette pratique du pouvoir propre aux situations de « restauration autoritaire », faite de composition avec des forces centrifuges, entre demande de changement des modes de faire policiers et des demandes sociales de retour à l’ordre. En ce sens, politiques de la réforme du secteur de la sécurité et colères policières convergent vers un renforcement de l’institution sécuritaire, soit en participant à ses entreprises de relégitimation, ou bien en obtenant des espaces d’autonomie socioprofessionnelle pour les agents. Cette thèse contribue ainsi à la réflexion autour des usages de la coercition et leur insertion dans la fabrique des ordres publics, politiques et sociaux.
A retrouver sur le site de MESOPOLHIS