Photo: Free Syrian Army soldier walking among rubble in Aleppo during the Syrian civil war @ Wikimedia Commons
Fixeurs et information sur la guerre en Syrie - Séminaire avec Maena Berger
Mardi 17 décembre 2024, à 14h, à la MMSH (Aix-en-Provence), en salle A219, le séminaire de recherche de l'équipe Sciences sociales du contemporain accueillera Maena Berger (EHESS/CESSP) pour une intervention intitulée « Les conditions sociales de la co-production de l’information sur la guerre en Syrie : une sociologie des fixeurs syriens ».
Cette présentation s'inscrit dans le cadre d'une thèse en cours, qui analyse les formes de co-production de l’information journalistique sur la Syrie depuis le début de la guerre en 2011. La co-production est ici définie comme la division du travail entre journalistes occidentaux et fixeurs syriens, ces derniers constituant l’objet central de cette étude. À partir du concept de carrière développé par Hughes – envisagée comme un « enchaînement successif de phases » marquées par des « tournants de l’existence » – cette recherche explore les trajectoires des fixeurs syriens : leur entrée dans la carrière, leur activité actuelle, et leurs possibilités de sortie.
L’analyse repose sur un corpus constitué de vingt-cinq fixeurs, avec qui des entretiens ont été menés dans le sud de la Turquie (à Gaziantep et à Antakya). La présentation s’organisera en trois temps : d’abord l’examen des prédispositions et des modalités d’entrée dans la carrière de fixeurs ; ensuite, l’étude du processus de reconnaissance et de professionnalisation ; enfin, l’analyse des mécanismes d’enfermement dans cette catégorie. Plus généralement, ce travail a pour objectif d’interroger comment les fixeurs syriens, souvent issus de l’activisme, se retrouvent marginalisés dans le champ journalistique malgré leur professionnalisation.
Maena Berger est doctorante en sociologie (EHESS/CESSP) et affiliée à l’IFPO (Beyrouth) ainsi qu’à l’IFEA (Istanbul). Elle étudie, à partir de la sociologie du travail et du journalisme, les transformations du travail journalistique en temps de guerre. Ses recherches portent sur les logiques de co-production de l’information entre les journalistes des grands médias internationaux et des agences de presse et sur leurs intermédiaires, les « fixeurs ». Ses enquêtes de terrain se situent principalement au Liban et en Turquie et dans une moindre mesure, au Kurdistan irakien.
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