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Photo : rue d'Ager @ Saïd Belguidoum

Appel à communication - Rencontre des jeunes chercheurs en études maghrébines

Cette rencontre se tiendra le 3 décembre 2025 de 9h à 17h, à la Mmsh (Aix-en-Provence), en salle Duby, sous la direction scientifique de Malika Assam (AMU, IREMAM), Tal Dor (AMU, IREMAM) et Saïd Belguidoum (AMU, IREMAM). Elle a pour objectif d’ouvrir un espace d’échanges entre étudiants de master, doctorants et enseignants-chercheurs, autour des méthodes, des positionnements et des perspectives actuelles des études maghrébines, dans une approche interdisciplinaire (sociologie, anthropologie, histoire, littérature, linguistique, sciences politiques, etc.).

Responsables scientifiques : Fatima IDER (master langues et sociétés – MOMA) et Redha RADOUA (master langues et sociétés – MOMA).

Argumentaire

Comment se construisent aujourd’hui les savoirs sur le Maghreb, par quelles voies et avec quelles voix ? Cette rencontre propose d’ouvrir un dialogue entre jeunes chercheurs masterants, doctorants et enseignants chercheurs afin de penser ensemble les enjeux, les méthodes et les perspectives des études maghrébines. Aire d’études marginalisés depuis les indépendances, le Maghreb retrouve aujourd’hui une visibilité accrue. Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie font désormais l’objet de recherches renouvelées, portées par des profils variés en termes de disciplines et de méthodologies. Chercheurs établis, doctorants, étudiants en master, contribuent à un souffle nouveau dans les sciences humaines et sociales.

Ces recherches se déploient à partir de positionnements épistémologiques divers : regards venus de l’intérieur, de l’extérieur, ou encore situés dans un entre-deux. Cette pluralité ouvre un espace de dialogue essentiel, interrogeant la construction des savoirs, les méthodologies mobilisées et les perspectives critiques en jeu.
L’objectif de cette rencontre est double :
- dresser un état des lieux des parcours et des pratiques des jeunes chercheurs qui s’orientent vers les études maghrébines,
- et réfléchir collectivement à la manière dont se construit, au fil de leurs expériences, un apprentissage intellectuel et scientifique sur cette aire culturelle.

Une bibliographie non exhaustive sera proposée afin de donner aux étudiants, encore en phase d’apprentissage, des repères pour articuler et affiner leur réflexion, tant pour eux-mêmes que pour nourrir la rencontre.

Les communications devront s’inscrire dans l’un des axes suivants :

1) Disciplines et cadres d’analyse

Il s’agira d’interroger les articulations et comparaisons entre disciplines (histoire, anthropologie, sociologie, science politique, littérature, etc.) dans l’étude du Maghreb, tout en considérant la manière dont les approches postcoloniales redéfinissent ces pratiques. Les analyses comparatives entre les pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) seront également au cœur de cette réflexion, afin de penser à la fois les convergences et les spécificités propres à chaque espace national.
 
2) La question des langues

Le choix des langues de recherche et d’écriture (arabe dialectal, berbère, français, anglais ou autres) constitue en effet un enjeu majeur dans les pratiques de terrain comme dans la production scientifique et la diffusion des savoirs. Les communications pourront ainsi explorer la manière dont ces choix influencent la construction des objets de recherche, les interactions avec les enquêtés ou encore la circulation internationale des travaux.

3) Les données, le terrain et leurs complexités

Les conditions d’accès au terrain, les modalités d’immersion, ainsi que les contraintes et limites rencontrées par les chercheurs, constituent un ensemble de défis méthodologiques qu’il convient d’analyser. Il s’agira également d’interroger la pertinence des découpages spatiaux opérés : travailler sur une région spécifique revient-il à dire quelque chose du pays dans son ensemble ? Ainsi que d’interroger la nature des sources mobilisées (archives, enquêtes orales, observations, données numériques, etc). Les enjeux financiers et logistiques de la recherche, souvent décisifs, trouveront aussi leur place dans cette réflexion.

4) L’inscription des sciences humaines dans la période postcoloniale

Les communications pourront questionner le positionnement critique des chercheurs face aux héritages coloniaux, la place des études maghrébines dans le paysage académique global et les circulations intellectuelles qui traversent cet espace. Il s’agira également de réfléchir à la production de savoirs situés, et aux tensions qui émergent entre perspectives locales et internationales.

Format : 1h15 par intervention, 15 minutes par présentation, puis 30 minutes de discussion.
Contact : fatima.ider[at]etu.univ-amu.fr / redha.radoua[at]etu.univ-amu.fr

Date limite : 14 novembre à 12h00.

Bibliographie

Berque J., « Cent vingt-cinq ans de sociologie du Maghreb », Annales. Économies, sociétés, civilisations, n° 3, 1956, p. 296-324.

Berque J., « Sciences sociales et décolonisation », Tiers-Monde, tome 3, n°9-10, 1962, p. 1-15.

Gimenez S., « Les études maghrébines. Un entretien avec Mourad Yelles », HAL, 2022, https://hal.campus-aar.fr/hal-04242523v1
 
Hmed H. et Perrier A., Les études maghrébines en France. Livre blanc, 2023.

Dakhlia J., « Les coudées franches. Parcours d’émancipation des sciences sociales du Maghreb », Mondes arabes, 2023/1, p. 5-21.