DARG Team-Rap in Gaza (Palestine)

Photo : DARG Team-Rap in Gaza (Palestine)

Le rap de Gaza ou le difficile retour en Palestine (2003-2013) par Jean-François LEGRAIN

Les carnets de l'IREMAM, 17 janvier 2025.

Historien arabisant (EPHE et INALCO), Jean-François LEGRAIN est retraité depuis avril 2021 après avoir été chargé de recherche au CNRS depuis 1990. Affecté à IREMAM depuis 2012, il enseignait également à Aix-Marseille Université (AMU) et à Sciences Po-Aix.

Après avoir esquissé les traits les plus saillants de l’histoire du rap gazaoui de ses origines vers 2003 à 2013 et dressé l’état de ses ambitions esthétiques, sociales et politiques, cette étude interroge la pertinence du choix de ce mode d’expression comme vecteur de mobilisation. Sur la base de la sociologie spécifique des rappeurs gazaouis, elle pose in fine la question de la tension entre, d’une part, le dit de la dénonciation d’un enfermement et de l’aspiration à la libération nationale et à la démocratie et, d’autre part, le non-dit du malaise vécu par ces rappeurs au sein de cette société gazaouie sur laquelle se sont tardivement greffées leurs familles pour beaucoup venues de l’exil à l’occasion du retour en Cisjordanie-Gaza de Yasser Arafat en 1995 pour la mise en place de l’autonomie intérimaire. Le rap gazaoui de la première décennie renverrait ainsi en partie au malaise d’une génération de jeunes returnees suscité par le passage entre, d’une part, la Palestine sublimée de l’exil de leurs parents et du discours révolutionnaire classique et, d’autre part, la Palestine réelle de la Gaza « autonome ». Il s’agirait là de l’une des manifestations de l’émergence d’une culture returnee en Palestine qui reste encore à caractériser dans sa globalité. [Cette question, en ce qui concerne Gaza, n’intéresse désormais plus que l’historien : la société gazaouie d’avant octobre 2023 a été pulvérisée et, pour le moment encore, les relations entre individus sont quasi exclusivement conditionnées par la survie]. Lire le billet sur Les carnets de l’IREMAM

En savoir plus sur Les carnets de l’IREMAM / Contact : Vanessa Guéno et François Siino, responsables de la rédaction.