Première de couverture du livre Ḥikāya Ḥāmid al-Sulṭān, Silsila-site-iremam3.png

Photo : première de couverture du livre Ḥikāya Ḥāmid al-Sulṭān, Silsila Al-thaqāfa li-l-sha‘b, 1972, utilisé comme matériel de lecture dans des cours d’éducation populaire dans la banlieue Est de Beyrouth.

Séminaire de recherche éducation de l’IREMAM

Colonialité des mondes scolaires : pratiques, expériences et territoires

Responsables : Christine Mussard et Julien Garric (AMU-IREMAM)

Lundi 24 février 2025, 10h-12h, MMSH, salle Duby, Aix-en-Provence et en visioconférence (Pour assister à la séance à distance, merci de contacter les organisateurs : julien.garric[at]univ-amu.fr ou christine.mussard[at]univ-amu.fr).

Avec une intervention de Simone SPERA (AMU/IREMAM) : « Une convergence improbable ? Décolonisation de l’éducation et pédagogies alternatives au Liban au tournant des années 1970 ».

Si la notion de « pédagogie décoloniale » s’est largement diffusée dans les études critiques en éducation, l’articulation entre la critique décoloniale et celle des modes de transmission scolaires défendue par certaines pédagogies dites alternatives n’a pas toujours relevé de l’évidence. Cette communication propose de retracer une généalogie de cette articulation en s’intéressant à la pensée critique en éducation au Liban au tournant des années 1970. À cette époque, l’édification d’une « école nationale » libérée de l’emprise des écoles privées missionnaires occidentales est une préoccupation majeure des organisations militantes de gauche. Pourtant, les revendications portent essentiellement sur le renforcement de l’école publique, la généralisation de l’enseignement et, parfois, son arabisation, sans interroger en profondeur les contenus et les modalités de transmission, ni les relations d’autorité en éducation. Seule une minorité d’enseignant·e·s-militant·e·s explore alors ces enjeux à l’intersection du projet décolonial et de l’innovation pédagogique. Il s’agira ici de penser les conditions de possibilité qui ont permis la convergence de ces questions : le renouvellement des gauches entre le milieu et la fin des années 1960, les circulations internationales des enseignant·e·s et des savoirs pédagogiques, ainsi que les trajectoires socio-scolaires des acteur·ice·s. On s’appuiera sur l’analyse de deux expériences en particulier : celle des enseignant·e·s du collectif militant Liban socialiste et celle d’initiatives d’éducation populaire critique menées dans la banlieue-est de Beyrouth.

Simone SPERA débute une recherche post-doctorale à l’IREMAM à propos du dispositif pédagogique « Le grand bain ». Il vient de soutenir sa thèse « Des utopies éducatives à la catastrophe : les pédagogies alternatives au Liban (1967-2023) au Laboratoire d’Ethnologie et Sociologie Comparative (Université Paris Nanterre/CNRS) et est membre du programme ANR IMAGIN-E « Alter-citoyens au Moyen-Orient ». 

Consulter le programme des séances pour 2025