Nouvelle-église- Debre-Damo-AUC-Press

Photo : nouvelle église Debre Damo, Éthiopie, Nigel Pavitt, Frédéric Courbet et Justus Mulinge @ The American University in Cairo Press

Séminaire « Monuments et documents de l’Afrique ancienne : recherches en cours en histoire, histoire de l’art et archéologie »

Référentes : Anaïs Wion (DR CNRS-IMAF) et Claire Bosc-Tiessé (DR, IMAF, EHESS-CNRS).
Co-organisé avec Marie-Laure Derat (CNRS, Orient & Méditerranée) et Amélie Chekroun (CNRS, IREMAM).

Contacts : anais.wion[at]univ-paris1.fr ; claire.bosc-aesse[at]ehess.fr 

Les séances ont lieu le vendredi de 14h30 à 16h30 à l'Humathèque, salle 2.14 (Campus Condorcet - Aubervilliers) et en visioconférence (lien Zoom envoyé sur demande).

Vendredi 13 juin 2025
Robin Seignobos
(Université Lyon II), « La mémoire des ancêtres : généalogie et histoire des Banū al-Kanz d’Assouan (IXe-XIVe siècle) ».

Parmi les archives familiales, récemment redécouvertes, des Banū al-Kanz d’Assouan, figure une série de trois contrats de mariage (datés de 1333-1341) qui présentent la particularité remarquable d’inclure une généalogie détaillée des deux époux remontant aux temps les plus anciens de l’anté-Islam. Ces listes constituent des documents historiques exceptionnels qui ne peuvent néanmoins se comprendre pleinement qu’en comparant leur contenu avec les diverses sources à notre disposition, que celles-ci émanent des élites lettrées du "centre" (chroniques, encyclopédies, répertoires généalogiques...) ou qu’elles soient produites par des acteurs locaux (textes documentaires de Qaṣr Ibrīm, épigraphie funéraire d’Assouan...). Nous verrons ainsi que leur analyse doit se montrer aussi attentive aux correspondances heureuses de ces croisements documentaires qu’aux contradictions ou omissions. ces dernières sont souvent révélatrices d’une stratégie du souvenir qui met en valeur les ancêtres dont on se revendique mais qui occulte ceux que l’on préfère oublier. Ainsi remises en contexte, ces généalogies éclairent sous un angle inédit la longue histoire des Banū al-Kanz, depuis leur migration de l’Arabie centrale vers les mines d’or du désert oriental égypto-nubien (mi. IXe siècle) jusqu’à l’ascension de leur grand émir au trône du royaume nubien de Makouria/Dotawo en 1317. Derrière la simplicité en apparence évidente de la succession des générations, il s’agit donc de documents riches et complexes, à la fois témoignages exploitables du passé et constructions mémorielles visant à asseoir la légitimité du groupe qui les a produits.

En savoir plus sur le séminaire et consulter le programme complet 2024 - 2025 / À retrouver sur le site de l'Imaf et sur néobab