Séminaire sur les récits du travail dans la production culturelle arabe (2025)

Organisé par Annamaria BIANCO, chercheure associée à l'IREMAM dans le cadre des activités du Pôle Langues, littérature, linguistique du laboratoire.

L’Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans (IREMAM) et l’Observatoire européen des récits du travail (OBERT) présentent leur deuxième série de séminaires conjoints consacrés au thème du travail dans le monde arabe. L’objectif de cette collaboration est d'explorer la production culturelle arabe, en particulier la production littéraire, en quête de récits et de représentations du travail qui soient susceptibles d'enrichir non seulement la connaissance de la région arabe et de sa production littéraire, mais aussi, dans une perspective comparative, le champ plus large et trans-disciplinaire des Labour Studies.

PROGRAMME

Pour vous inscrire et obtenir le lien Zoom veuillez contacter Annamaria Bianco à : annamaria.bianco[at]univ-amu.fr

Jeudi 13 février 2025, 15h00, en visioconférence.
Avec Simon DUBOIS (Université de Lyon 3) - L’écriture sur scène. Retour sur deux pièces syriennes.

Waël Kadour et Omar Aljbaii appartiennent tous les deux de la même génération d'auteurs dramatiques formés dans les années 2000 à l'Institut supérieur d'arts dramatiques de Damas. Désormais installés en France, ils continuent d’écrire en arabe. Leurs dernières pièces traitent, sans concertation préalable, de l’écriture (Braveheart de Kadour, 2020 traduit en 2021 ; Le lâche d’Aljbaii, 2020 traduit en 2024). Il s’agit dès lors d’interroger ce que cette écriture mise en scène révèle de l’appréhension par les deux auteurs d’une position de dramaturge syrien hors du monde arabe.

Jeudi 27 mars 2025, 9h30, en visioconférence.
Avec Martina CENSI (Université de Bergame) - Travail et identité dans trois romans sur la migration de Inaam Kachachi.

Dans cette communication, on vise à explorer la fonction poétique du travail dans trois romans sur la migration de la romancière d’origine irakienne, Inaam Kachachi. Il s’agit de Sawāqī al qulūb (Les ruisseaux des cœurs, 2005), de al-Ḥafīda al-Amīrkiyya (La petite-fille américaine, 2008) et de Al-Nabīḏa (La rejetée, 2018). Dans ces trois romans, le personnage du migrant n’incarne pas le rôle du travailleur irrégulier qui effectue des tâches physiquement pénibles, mais est représenté à travers le travail intellectuel. A ce propos, notre objectif est d’explorer comment la représentation du travail intellectuel et notamment de l’écriture en contexte migratoire devient une technique par laquelle l’écrivaine explore la nature construite et processuelle des identités et de l’histoire.

Jeudi 12 juin 2025, 10h00, MMSH, salle A219 et en visioconférence.
Avec Samia CHARKIOUI(Université de Toulouse - Jean Jaurès) - Créer sans trop écrire : le travail du film chez Hakim Belabbes;

Les films de Hakim Belabbes ne vont pas à Cannes, ne font pas grand bruit, mais depuis les années 1990, ce réalisateur tenace a su tracer une ligne artistique singulière dans le paysage cinématographique marocain. Ses films cherchent avant tout une poétique à même le réel, brouillant ainsi les frontières classiques entre documentaire et fiction. Ils procèdent d’un processus créatif périlleux dont le cinéaste perçoit parfaitement le caractère systématiquement inconfortable sans pour autant renoncer au mystère des forces qui le travaillent, aussi douloureuses que porteuses de miracles. Cette intervention propose une analyse du cinéma de Belabbes articulant poétique et poïétique.